Posted: 13 Aug 2015 06:56 AM PDT
Tout nouveau Tout chaud et brillant comme
toujours!
"C’est la désolante saga d’un fromage d’abord
appelé Hollande et fabriqué avec la crème des grandes écoles puis rebaptisé
Président avant de se liquéfier peu à peu, en dépit de sa graisse personnelle,
jusqu’à s’identifier au yaourt à 0%.
Le refus de prendre
ses distances avec la crèmerie sous prétexte qu’un bail, récusé aujourd’hui par
presque tous les signataires, lui assure encore deux ans et demi de pas-de
porte, semble avoir fait définitivement tourner le bon lait de la tendresse
électorale.
L’amour pour ma patrie
étant plus fort que l’amour-propre, j’en arrive à regretter d’avoir, dès le
début de l’année de disgrâce 2012 et en basculant déjà dans l’opposition, tout
prévu des malheurs qui allaient fondre sur nous.
A savoir l’incompétence gouvernementale d’un
cacique de province propulsé directement de la direction du département le plus
endetté du pays à la tête de la cinquième puissance mondiale. Une incapacité à
rallumer les fours de la croissance, beaucoup plus angoissante que celle d’un
réparateur de chaudière connaissant mal son métier.
L’entêtement idéologique, le défaut de
pragmatisme et le manque de charisme ont abouti à ce que, élu voilà trente mois
avec 52% des voix, Hollande ne disposerait même pas aujourd’hui d’une majorité
au conseil municipal de Tulle.
Certains remarqueront
qu’on ne doit pas plus apprendre l’arithmétique que l’orthographe à l’E.N.A.
D’autres dresseront la liste des bons sentiments
tombés en quenouille, des promesses non tenues parce qu’intenables et des
formules pompeuses vidées de leur sens par les réalités. Emplois d’avenir
devenus jobs sans lendemain. Soi-disant pactes impliquant l’accord de tous mais
rejetés la semaine suivant leur annonce. Suppression des impôts mais pour ceux
qui n’auraient jamais dû en payer.
▪
Le pouvoir devient une impasse lorsque le peuple
descend dans la rue. La mosaïque formée par les déçus, mécontents,
protestataires qui recouvre toutes les régions, toutes les générations, toutes
les professions.
▪
Les policiers se suicident.
▪
Les paysans sont désespérés.
▪
Les médecins ferment leurs cabinets.
▪
Les avocats retirent leur robe.
▪
Les huissiers sont tout saisis.
Pour la première fois, les enseignants, les
parents et les enfants éprouvent le même ras-le bol.
Les mensonges d’État s’érigent en système de
communication. Le remplacement des 16 » Moi Président « , qui ont
fait, paraît-il, la victoire contre le seul » sans-dents » qui
consomme la défaite.
Les braves gens ne comprennent pas qu’on puisse
terminer un quinquennat alors qu’ils n’ont pas de quoi finir le mois.
Un endettement galopant dont on n’ose même plus
préciser le montant.
Un va-t-en-guerre menaçant de ses canons un tyran
syrien mais ne réussissant à faire fuir que vers Bruxelles ou vers Londres les
riches de son propre pays.
Sans oublier le summum de l’irresponsabilité : la
fausse nouvelle de la libération – jamais intervenue à la suite de tractations
jamais amorcées – des 250 jeunes filles nigérianes mariées de force à leurs
ravisseurs.
Et que dire de l’image véhiculée par des médias
moins friands de séductions que de ridicules ? Un personnage mal fagoté,
affublé par son tailleur, déguisé par son chemisier, abandonné par ses amis,
décrié par ses femmes, mal entouré, mal conseillé, mal dans une peau tavelée
par les coups reçus de toutes parts.
Une vie privée vaudevillesque jalonnée par
l’octroi d’un ministère plutôt que d’un pacs à la mère de ses quatre enfants,
poursuivie par la répudiation publique en dix-huit mots d’une femme aimée
pendant sept ans et achevée par l’édition d’un livre de secrets d’alcôve
griffonnés au saut du lit.
Pour l’heure, les appartements, désormais moins
privés, de l’Élysée verraient débarquer chaque soir et repartir chaque matin,
une comédienne dont il faudrait vérifier que les horaires tardifs et la
régularité des prestations n’enfreignent pas la législation du travail de nuit.
Non seulement, je n’envie pas sa place mais je le
plains de s’y accrocher, car je n’ose imaginer cette marionnette pathétique ne
tenant plus qu’à un fil, errant dans le triste palais-bureau déserté par les
courtisans, lorsqu’une secrétaire embarrassée prétend que par suite d’une grève
de la distribution affectant seulement le 55 rue du Faubourg Saint-Honoré, les
odieux quotidiens et les méchants magazines ne sont pas arrivés.
» Le pauvre homme « , comme disait
Orgon dans Tartuffe. Un père de la Nation en l’honneur duquel les enfants
n’agitent plus de petits drapeaux qu’à Bamako et qui ne peut plus parcourir
l’Hexagone sans se faire huer.
A Hollande qui lui faisait remarquer, en le
décorant pour six mois de cohabitation, qu’on pouvait réussir sa vie sans
devenir président de la République, Valls aurait eu beau jeu de rétorquer qu’on
peut tout rater en le devenant.
Plus besoin de posséder la science des
conjectures pour prévoir la catastrophe.
Elle est déjà là."
Philippe Bouvard.